Se reconnaissant volontiers ‘‘fils spirituel de Giorgio de Chirico’’, Gerardo Dicrola s’inscrit résolument dans le courant de l’art conceptuel, une démarche qui l’accompagne désormais et qu’il décline avec une curiosité sans cesse renouvelée et  dans un perpétuel mouvement. Outils d’expression et identité de l’artiste contemporain, s’avèrent être les constantes préoccupations de Gerardo Dicrola qui investit tour à tour la peinture ou la matière en général, le théâtre et la performance, les nouvelles technologies de l’informatique et de l’iconographie de son temps.

De sa formation classique ‘‘à l’italienne’’ Gerardo Dicrola cultive sans cesse les mythes ‘’du caméléon à la gorgone’’ prenant à contre-pied le spectateur tout en l’invitant à la suivre dans ses allers-retours multiples entre sa terre natale et sa terre d’adoption. Jouant sans cesse de l’absence et de la présence, le ’’caméléon’’ Gerardo Dicrola ne manquera pas tout au long de ces cinq mois d’exposition d’interroger notre regard à travers les faisceaux scintillants des yeux de cette gorgone qu’il photographia jadis sur la fontaine réalisée par Tommaso Laurenti à Bologne en 1563. 

Mais n’espérez pas que Gerardo Dicrola ne baisse le masque à la Halle de Grossouvre. Cet ancien pensionnaire jésuite de Cava dei Tirreni n’a jamais effectué le voyage du ‘‘Carnavale di Venezia’’…